Gender, Animal Management, and Environmental Change in Eastern Morocco
This study investigates how economic development and land-use intensification alter gender-specific livestock management practices among the Beni Guil pastoral nomads of eastern Morocco. The case study also links new resource-management practices to environmental change around household tents. Research throughout the Middle East and North Africa has documented the potentially negative environmental consequences of intensive agro-pastoral production on semi-arid rangelands. But few studies in the Arab world have demonstrated how gender relations affect resource-management decisions, despite the prolific literature on gender, environment, and development from Africa, Asia and Latin America. Findings from field work among the Beni Guil suggest that the shift from extensive herding to agro-pastoral production increases work for men and women and alters gendered livestock-management tasks. As male labour is drawn into commercial activities, women spend more time feeding and herding animals. But cultural values that limit women's mobility explain why they concentrate herding activities close to tent camps. This practice denudes vegetation in those locations. I argue that local land-cover change results from cultural norms that regulate male and female behaviour, rather than from proximate causes such as population pressure and political-economic changes. Cette étude examine comment le développement économique et l'intensification de l'occupation des sols modifient les pratiques sexuées de la gestion du bétail parmi les Beni Guil, des nomades pastoraux du Maroc oriental. Cette étude de cas articule ces nouvelles pratiques de gestion des ressources aux changements environnementaux autour des tentes familiales. Des recherches au Proche-Orient et en Afrique du Nord ont documenté les conséquences potentiellement négatives de la production agro-pastorale intensive sur des terrains de pâturage semiarides. Cependant, peu d'études dans le monde arabe ont démontré comment les relations entre les sexes influencent les décisions concernant la gestion des ressources, en dépit d'une bibliographie prolifique sur les relations entre les sexes, l'environnement et le développement en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Les résultats des recherches sur le terrain auprès des Beni Guil suggèrent que le passage d'une forme extensive de pastoralisme à la production agro-pastorale augmente la charge de travail tant pour les hommes que pour les femmes, et qu'il modifie la répartition des tâhes sexuées dans la gestion du bétail. Le travail masculin s'impliquant de plus en plus dans les activités commerciales, les femmes passent plus de temps à nourrir et à rassembler les bêtes. Mais des valeurs traditionnelles limitant la mobilité des femmes expliquent la concentration des troupeaux à proximité des campements. Cette pratique détériore la couverture végétale dans ces sites. La thèse défendue ici est la suivante: les modifications locales de la couverture végétale résultent des normes culturelles qui dirigent le comportement des hommes et desfemmes, plutôt que de causes immédiates comme la pression démographique ou les changements économiques et politiques.