Edward Said: The Man, His Works, and His Cause
To say that Edward Said occasioned a great number of Western scholars to view the Palestinian issue in a fairly measured fashion is to state the obvious indeed. Not only was Said a formidable intellectual force to be reckoned with, but he also succeeded in being a catalyst who helped move the cause along, becoming quite instrumental in shaping the Western debate over Palestine through the better part of the previous three decades. To some extent, almost single-handedly, he was able to affect the fairly entrenched terms of the debate, question and modify its prevailing terminology, and provide a more favourable context for the relevant discourse, one that acknowledged the yet unexplored Palestinian narrative as a legitimate complement—if not outright alternative—to the received wisdom of years past. With each new literary and political affirmation, his towering presence on the American literary and cultural scene grew larger and became more difficult to ignore. As with most intellectual giants, his commitment to his principles and ideals grew in proportion to his detractors' never-wearying attempts to vilify him or impugn his motives; and so did the deep-seated admiration felt for his assiduous defence of his people and of all powerless people around the globe. How much his humanist impulse and intellectual commitment owed to his personal experience as a Palestinian is, of course, hard to gauge; however, it can be said that Said the humanist was made a better humanist by Said the Palestinian, and vice versa. Il va sans dire qu'Edward Saïd a conduit un grand nombre de chercheurs occidentaux à porter un regard nuancé sur la question palestinienne. Non seulement Saïd était-il un grand intellectuel devenu incontournable, mais à titre de catalyseur au service de la cause palestinienne, il a donné forme au débat occidental sur la Palestine pour une bonne partie des trois dernières décennies. Dans une certaine mesure, il a été capable, presque seul, d'influer sur les dimensions les plus polarisées du débat, de remettre en question et de modifier sa terminologie dominante, et de produire un contexte plus favorable à un discours qui reconnaît la contribution légitime, sinon entièrement alternative, du récit palestinien, jusqu'alors peu exploré, à la vision conventionnelle qui a longtemps prévalu. À chaque nouvelle prise de position littéraire et politique, sa colossale présence sur la scène littéraire et culturelle américaine augmentait et devenait plus difficile à ignorer. Comme pour la plupart des géants intellectuels, sa fidélité envers ses principes et ses idéaux s'est raffermie à la faveur des tentatives inlassables de ses détracteurs de le diaboliser ou de discréditer ses motivations. On peut en dire autant au sujet de l'admiration dont il fit l'objet pour sa défense indéfectible de son peuple et de tous les peuples impuissants du monde. Dans quelle mesure son impulsion humaniste et son engagement intellectuel sont-ils reliés à son expérience personnelle en tant que Palestinien? Cela est évidemment difficile à évaluer. On peut cependant affirmer que Saïd le Palestinien fit de Saïd l'humaniste un meilleur humaniste, et inversement.